Glissant, 10 ans après
Édouard Glissant (1928-2011) est mort il y a dix ans, laissant une œuvre immense et une pensée révolutionnaire. Poète, philosophe, romancier, dramaturge, activiste, ethnologue, pédagogue, il s’est investi dans tous les langages avec l’ambition de transformer les imaginaires. Né en Martinique, il a développé une philosophie du Tout-Monde en rupture avec les universalismes européens, leur opposant une histoire multiple et une géographie de la relation. Les notions de Glissant sont profuses : la créolisation, l’identité nomade, l’archipélisation, le droit à l’opacité, l’errance et le tremblement… elles essaiment dans la politique, le droit, l’art, l’anthropologie, l’écologie. Pour autant, cette pensée reste-t-elle une utopie que la réalité d’aujourd’hui contredit, avec ses replis identitaires et nationalistes ?
Spécialistes et proches de l’écrivain discutent de cette pensée vivante à partir des enjeux contemporains :